
LE MILLÉSIME 2020
Année chaude et très arrosée
CONDITIONS CLIMATIQUES DE LA VIGNE
2020 est une année chaude : les températures, sont tous les mois, supérieures aux normales (+ 12°C sur l’année), sauf malheureusement en juin, période de floraison-nouaison, et octobre, habituellement pleine saison de la récolte.
Année très arrosée : cumul record de 1257 mm, soit plus de 50 % de la normale (826mm).
Le printemps chaud voit la vigne débourrer rapidement. Puis, le temps chaud et humide fait craindre le pire : le mildiou. Heureusement un été radieux retourne la situation et les raisins sont parfaitement murs en dernière décade d’août. Allait-on revivre la récolte éclair et hâtive de 2003, ou la grande précocité des millésimes 2006 ou 2011 ?
Mais la sécheresse et la chaleur s’éternisent en septembre : la pourriture ne peut progresser. Puis la fraîcheur et les pluies s’installent à compter du 18 : plus de 100 mm en 10 jours. Le mois d’octobre subit le même sort : 200 mm supplémentaires. Le spectre du désastre de l’an 2000 réapparaît, quand plus de 90 % de la récolte détrempée avait dû être écartée.
LES VENDANGES
Avec la tempête Barbara, un bref basculement météorologique provoque un puissant vent d’Autan dans la nuit du 20 au 21, sauvant la récolte du zéro pointé. Le raisin sèche immédiatement. La fenêtre de tir est courte : le 24 tout est fini, la pluie est revenue. Après quelques petits essais les 17, 23 et 29 septembre, le « Fargues 2020 » s’est véritablement joué les 19, 21 et 22 octobre. On l’aura compris : une maigre récolte, environ 6 hl/ ha avec moins de la moitié qui devrait recevoir la signature Lur Saluces / Château de Fargues. Les premières dégustations révèlent un vin tout en équilibre. Une liqueur soyeuse et crémeuse rend la bouche gourmande mais fraîche à la fois. Arômes et saveurs évoluent autour de la rhubarbe, des agrumes, du citron, de la mandarine, de l’ananas confit, ainsi que d’un miel de fin de printemps.
LE VIN
Durée de l’élevage : 30 mois

NOTES ET CRITIQUES DÉGUSTATION
>Pure robe dorée intense. Très en devenir. Le plus embryonnaire des échantillons de liquoreux bordelais 2020. Il s’exprime davantage par le boisé sucré que par le fruit. Beaucoup d’alcool ! Cela pourrait devenir un très grand vin, mais difficile à juger à ce stade. Une petite chaleur en finale, presque une liqueur plus qu’un vin. Ce n’est pas le plus rafraîchissant, mais incontestablement distinctif !
- Jancis RobinsonLe 2020 de Fargues, récolté à 6 hl/ha, n’aura que la moitié de sa production destinée au Grand Vin. Vieilli 30 mois en fûts (40 % neufs), il présente un nez somptueux de miel sauvage, fleur d’abricot, coing et mandarine. En bouche, le vin est visqueux, parfaitement équilibré, avec une finesse remarquable, des fruits miellés et une finale aérienne grâce à une superbe acidité. Un grand Sauternes en devenir.
- Vinous, Neal MartinAnis, réglisse, précision, chair et netteté. Texture soyeuse et charnelle qui s’élargit, puis se resserre dans une finale d’acier et de citron vert. Incroyable qu’un tel vin provienne d’un rendement de 3 hl/ha. Une démonstration éclatante du potentiel de Fargues.
- DecanterCouleur jaune aux reflets verts. Nez intense, fin, fruité, pur et épicé. Moelleux en entrée de bouche, ultra fondant au milieu, délicat et parfumé, avec beaucoup de classe dans le toucher, le vin s’achève profond, long, raffiné et noble. Un délice ! Assemblage : 80 % sémillon, 20 % sauvignon. Rendement : 3 hl/ha. Degré d’alcool : 13°5 – pH : 3,75. Sucre résiduel : 130 gr/l.
- Quarin