
LE MILLÉSIME 2009
Le premier commentaire d’Alexandre de Lur Saluces suffit à décrire ce millésime : « le dégustateur se sent devenir abeille ! »
CONDITIONS CLIMATIQUES DE LA VIGNE
Après un débourrement plutôt tardif, les violents orages de mai épargnent le vignoble, permettant à la vigne de bénéficier pleinement d’un printemps doux et d’un été idéal.
La floraison débute tout début juin, assurant une maturation normale, voire légèrement précoce, avec des grappes en quantité raisonnable.
Les réserves hydriques accumulées pendant l’hiver dans les sols argileux permettent à la vigne de traverser un été sec sans souffrance.
Avec ce sixième été le plus chaud depuis 1921, les conditions anticycloniques de septembre — alternant nuits fraîches et journées lumineuses — garantissent une maturation optimale.
LES VENDANGES
Un épisode orageux les 19 et 20 septembre apporte 65 mm de pluie. La semaine suivante, marquée par des brouillards matinaux persistants et de splendides après-midis ensoleillés, offre des conditions idéales pour le développement de la pourriture noble : un véritable cas d’école. Les vendanges démarrent le lundi 28 septembre. Du 2 au 6 octobre, sous un soleil radieux et des températures avoisinant les 30°C, les équipes vendangent sans relâche. La récolte est d’une grande richesse, mêlant des raisins atteints de « plein pourri » à ceux marqués par un superbe « pourri rôti ». Le temps redevient orageux du 7 au 12 octobre, réactivant le botrytis. Le 15, la troisième trie débute sous un grand ciel bleu et un vent froid et sec venu du Nord-Est. Le 19 octobre au soir, seulement trois semaines après le premier coup de sécateur, la récolte est achevée, juste avant l’arrivée du régime automnal de pluies le 20. Un millésime à la fois concentré et précoce.
LE VIN
Superficie de production : 13,55 ha Vendanges : 4 tries manuelles successives Fermentation : 3 à 5 semaines en fût, par levures indigènes Production : 25 000 bouteilles Élevage : 30 mois en barriques

NOTES ET CRITIQUES DÉGUSTATION
>Avec une teneur en sucres résiduels de 140 grammes par litre, le Fargues 2009 a été récolté en trois tries, à partir du 28 septembre jusqu’au 19 octobre, soit juste un jour avant que de fortes pluies ne mettent un terme aux vendanges. Il semble s’être refermé sur lui-même depuis ma dernière dégustation.
Il s’ouvre progressivement sur des arômes subtils de miel séché, de lanoline, avec une légère touche de chlorophylle et de gingembre confit. En bouche, c’est magnifique : des tanins d’une finesse exceptionnelle, une minéralité remarquable et une tension élégante, avec l’impression que chaque élément est parfaitement à sa place.
Ce n’est pas un Fargues puissant – en réalité, il est plutôt discret pour le millésime. Néanmoins, il développera une grande complexité et mérite d’être conservé en cave pendant quelques décennies.
Dégusté en avril 2013.
Merveilleux arômes et texture ultra riche et caramélisée, rappelant presque le style 2003, noble, très long, le sucre étant équilibré par une acidité agréable et fruitée, impressionnant, comme d'habitude.
Decanter.com, Michel Bettane – 8 avril 2010[…] d’une grande limpidité et d’une grande pureté d’expression éblouissante, très élancé en finale.
La Revue des Vins de France – 1er mai 2010