
LE MILLÉSIME 2011
Année précoce, ce millésime déjà "très grand" récompense votre patience en révélant toute sa puissance et sa richesse aromatique au fur et à mesure de son ouverture.
CONDITIONS CLIMATIQUES DE LA VIGNE
Après un hiver sec, le printemps 2011 se distingue par des températures exceptionnellement élevées — de 3 à 4 °C au-dessus des normales de saison. Les conditions d’avril évoquent un mois de juin, et la floraison commence très tôt : dès le 9 mai.
Un épisode caniculaire pendant Vinexpo brûle quelques raisins, et la première moitié de l’année enregistre un déficit hydrique de 50 %. Si juillet évoque plutôt l’automne pour le vacancier, cette fraîcheur accompagnée de quelques pluies favorise le bon développement de baies déjà très avancées. Les chaleurs orageuses d’août accélèrent la maturité, et dès le 15, les raisins sont prêts à vendanger — comme en 2003.
Le 2 septembre, un orage déclenche les premiers foyers de pourriture noble, mais aussi une prolifération de drosophiles, responsables de foyers de pourriture aigre.
LES VENDANGES
La première trie débute le 13 septembre : cinq jours d’élimination drastique des grappes atteintes par la pourriture aigre, soit 50 % des raisins ! Heureusement, les grains botrytisés préservés sont d’une richesse aromatique remarquable, avec une grande fraîcheur. Grâce à un temps ensoleillé et bien ventilé, une seconde trie rapide est menée du 21 au 23 septembre. Cœur de la vendange, cette trie révèle des moûts denses et équilibrés, issus d’un subtil assemblage de baies rôties et de grains à maturité plus modérée. Sous des températures dépassant 30 °C, la troisième trie a lieu du 26 septembre au 3 octobre. La chute brutale des températures met ensuite un terme à l’évolution des raisins restants, triés une dernière fois le 10 octobre. Les vendanges, les plus précoces depuis 2003, s’achèvent après seulement quatre semaines. Abondante en août, la récolte est réduite de moitié par la pourriture aigre, faisant de 2011 un millésime rare en quantité.
LE VIN
Superficie de production : 13,47 ha Vendanges : 4 tries manuelles successives Fermentation : 3 à 4 semaines, en fûts, par levures indigènes Production : 15 000 bouteilles Élevage : 40 % bois neuf, 60 % bois d’un an et demi Durée d’élevage : 30 mois

NOTES ET CRITIQUES DÉGUSTATION
>Peu de lots en 2011. La pluie de fin août a favorisé le développement du botrytis, mais sur une vendange à maturité cela a provoqué d’importants foyers de pourriture aigre. La moitié de la récolte a été éliminée ! La belle trie s’est faite du 21 au 24 septembre et 10 à 15 % de raisins dorés ont été incorporés à l’assemblage. La liqueur s’affirme dans un équilibre délicat, la finale est vive. Déjà d’un grand plaisir. Elevage de 36 mois prévu avec un tiers de bois neuf.
Revue du Vin de France – mai 2012Arômes somptueux de pomme Jonagold crémeuse, papaye, noix de macadamia, ananas, noix de coco toastée et brioche, enrichis de miel de bruyère. La finale, longue et beurrée, développe des notes d’huile d’agrumes et d’amande amère. Une profondeur et une pureté extraordinaires, où chaque élément brille dans une finale interminable.
À déguster idéalement entre 2018 et 2045.
Production : 1 250 caisses.
Très belle robe, or brillant. Le nez, encore un peu réservé, dissimule une très grande complexité. Après quelques touches subtiles de fleurs fraiches, de pétales de rose, l’approche se fait par le fruité frais de poire, puis de goyave avant d’évoluer vers l’ananas juteux.
Une jolie note résineuse nous rappelle ensuite la fraîcheur du pin. Puis, viennent les touches zestées de citron avant de percevoir peu à peu les fruits confiturés et le pain d’épice. L’attaque de bouche est franche et suave à la fois.
Le vin s’allonge lentement pour aller crescendo dans la tension et la densité. Les saveurs se livrent peu à peu, timidement, mais dans une large palette bien prometteuse pour les années à venir. La mangue et l’ananas ouvrent le bal. Puis la verveine, le citron jaune et surtout l’orange contribuent à prolonger cette remarquable fraicheur de bouche. Tout comme au nez, le coté résineux maintient longuement ces sensations vives et fraiches. Vient ensuite la douce astringence de marmelade d’abricot et de pâte de coing. Puis, les notes vanillées, gourmandes et les pâtes de fruits succèdent au miel fin et raffiné de début de saison. Enfin la finale s’étire sur le réglisse et le zan.